RENCONTRE PARISIENNE
Je dois rentrer chez moi car il est presque 18h. Mais en cette journée ensoleillée de début septembre j’éprouve encore le besoin d’admirer les reflets du soleil sur mes bas « sublime ». De sentir le léger souffle du vent qui, coquin, se glisse sous ma jupe et m’oblige au léger frisson.
Alors je m’installe, seule, à cette grande terrasse des beaux quartiers. Sur la table à mes côtés, trois jolies femmes qui me sourient. L’une d’elle va même échanger quelques mots avec moi.
Je me sens bien à siroter ma boisson rafraichissante. Je regarde les passants. Je jette un oeil, parfois, à mon petit sac ou se repose les jolies escarpins hauts que je viens d’acquérir à un prix très abordable. Je repense à ma belle journée féminine tout en sachant que bientôt je devrais quitter ma douce lingerie, ma robe légère, mes fines chaussures et ma jolie tignasse blonde méchée.
Oter également collier, boucles d’oreilles, bagues et ce vernis rouge que j’adore lorsqu’il s’étale, comme un rubis sur mes ongles.
Oui, après ce retour en RER, je retrouverai mes frusques masculines qui me rebutes de plus en plus.
Alors je profite des derniers rayons chauds de l’astre du jour. Seule mais heureuse.
Pourtant, depuis plusieurs minutes, je m’interroge. Devant le kiosque à journaux, cet homme d’une quarantaine d’années, paraissant encore très consommable semble me lancer des regards furtifs.
Je m’aperçois que son intérêt pour les magazines est futile et qu’il jette régulièrement un œil en ma direction.
« Non, tu es folle Anna »
Qui s’intéresserait à une créature féminine plus vraiment jeunette. Tu rêves trop. Tu n’es plus une adolescente. Et pourtant j’aime que l’on me trouve belle, que l’on m ‘admire, je l’avoue.
J’évite de le regarder, me concentrant sur la paille qui glisse entre mes lèvres.
Là, je me dis, attention. Le Monsieur vient de prendre la place, laissée disponible, à côté de moi par les trois jeunes femmes. Tu ne rêvais pas Anna. C’est bien lui, assis tout près, qui commande un café.
Je me recroqueville un peu et écarte ma bouche de la paille, des fois que cela lui donnerait des idées. Pourvu qu’il se soit aperçut que je ne suis pas une femme-bio. J’aurais l’air idiote. Je sais qu’il hésite, là à quelques décimètres de moi.
- - Pardonnez-moi de vous importuner Madame. Connaissez-vous la MDT
Il est fin le bougre, la MDT, la Maison du Travesti. Il me fait bien comprendre qu’il sait ce que je suis
Je ne peux que lui répondre la vérité :
- - Oui, j’y suis déjà allée.
Et lui de répondre, charmeur
- - Je n’ai jamais eu le plaisir de vous y rencontrer
Et voilà. Le malin a réussi à déclencher le dialogue.
Me faire draguer à une terrasse dans Paris. Moi qui il y a encore peu n’aurait jamais osée mettre le bout d’un escarpin dehors. C’est le monde à l’envers. Mais c’est si agréable…
Anna
Le Mur
Et en même temps, le mec est un malin et en plus... Discret à l'envi !!!! Sans doute quelqu'un à conserver dans ses contacts... Tu ne penses pas ?